Valérie et Thierry, nos invités de la semaine nous racontent leur périple à travers le monde ainsi que leur mode de vie. Auteurs du blog les1001vies, ils ont accepté de nous accorder une interview afin de nous dévoiler quelques-uns de leurs faces cachées.
Question 1 : comment et quand vous vous êtes rencontrés pour partir ensemble à la découverte du monde ?
Alors… comment dire ? Nous nous sommes rencontrés dans une école maternelle. C’était notre école et nous avions 4 ans ! Du coup nos premières découvertes du monde c’étaient les sorties quotidiennes dans le magnifique parc qui entourait l’établissement… Adolescents nous avons flirté ensemble et nous ne nous sommes plus quittés. A cette période Valérie passait ses étés au Portugal et moi, quelques années plus tard, je partais pour Copenhague. Notre premier long voyage en couple fût en Tunisie, en voyage organisé. C’est sans doute à cette occasion que nous avons eu envie de continuer à explorer d’autres horizons. Quitter son pré carré, sortir de sa zone de confort pour aller se confronter à d’autres cultures nous a rapidement séduit et enrichi.
Question 2: sur les1001vies.com, vous parlez de végétalisme, est-ce facile de voyager en tant que végétaliens ?
Oui, c’est très facile, c’est souvent plus facile que de manger végétalien en France ! Pour autant, facilité ne rime pas toujours avec plaisir. Il y a de nombreuses façons de s’alimenter en étant végétalien. J’ai rencontré dernièrement un marocain d’une cinquantaine d’année, qui effectue des travaux d’extérieur comme le maraîchage ou la maçonnerie, qui est très sportif et qui ne mange que des fruits depuis plus de 10 ans. Il me semblait en excellente santé et il prend beaucoup de plaisir en étant frugivore. L’avantage pour lui, c’est qu’il trouve des fruits quasiment partout en voyage… A l’opposé, un végétalien fin gourmet d’une cuisine gastronomique française 100% végétale,pourra toujours se satisfaire, en Asie, d’un plat de riz épicé et de quelques légumes bouillis. Il y prendra sans doute moins de plaisir qu’au « Gentle Gourmet » à Paris mais il pourra se sustenter. Est-ce plus terrible que l’accro au camembert qui devra se passer de son fromage quotidien ? Certes, parfois les repas ne sont pas très bien équilibrés mais comme cela reste provisoire, on se rattrape à la prochaine étape… Par contre manger végétalien en voyage, et surtout dans certaines régions, est beaucoup moins risqué sur le plan sanitaire que de manger de la viande. Je n’ai jamais connu de touristes souffrant d’indigestion qui n’avait pas mangé de viande. Posez-vous cette simple question : si vous vous retrouvez échoué sur une île déserte et luxuriante quel sera votre premier réflexe pour vous nourrir ? Chercher à pêcher, à chasser ou à simplement cueillir des fruits ?
Question 3 : après une riche expérience de voyage ensemble, quels étaient les moments que vous avez appréciés ?
Désolé pour celles et ceux qui nous ont déjà lu ailleurs sur ce sujet car, au risque de ne pas être très original, je vais devoir me répéter… L’un de nos meilleurs souvenirs est celui de la rencontre avec Joyce, une jeune femme de Singapour, qui nous a accueillis et fait découvrir sa cité-nation, le temps d’une soirée dans les rues de Little India. Joyce ne nous connaissait pas, nous avions juste émis le souhait sur un forum vegan de rencontrer une personne vivant à Singapour.
Elle nous a gentiment proposé de se libérer une soirée pour nous consacrer du temps et nous a accompagné avec joie et enthousiasme. Elle nous a offert le restaurant, le taxi, un cadeau pour notre petite fille et son seul regret était de ne pas avoir pu nous héberger. Se retrouver au bout du monde, pour la première fois dans un pays inconnu et recevoir tant de sollicitude, de marques d’affection et d’amitié est quelque chose de difficilement descriptible. Nous avons aussi connu de pareils moments à Bali. Ce sont de formidables instants qui nous font prendre la juste mesure de la valeur que nous accordons habituellement aux choses et aux êtres. Quand plus pauvre que vous, est prêt à vous héberger et à vous nourrir gratuitement, avec un sourire radieux, vous prenez une grande leçon de vie et d’humilité!
Question 4 :Pouvez- vous nous raconter quelques drôles d’anecdotes récoltées sur vos chemins du voyage ?
Je crois que ce qui nous a le plus amusé, sans vraiment savoir si nous étions autorisés à en rire fut le comportement de deux douaniers à l’embarquement de l’aéroport de Denpasar, en Indonésie. Là-bas comme dans beaucoup d’aéroport, les fonctionnaires des douanes sont plutôt taciturnes. A Paris il m’est même arrivé de me faire crier dessus par une jeune femme,devenue hystérique, parce que je lui demandais simplement de bien vouloir répéter ce qu’elle venait de me dire et que je n’avais pas compris. C’était avant les vagues d’attentat en France et malgré tout j’ai vite compris qu’il ne fallait pas que je la ramène sous peine de me retrouver rapidement les menottes aux poignets !
Je ne vais pas dire que cela m’a traumatisé mais je ne sais pas pourquoi, lorsque j’ai vu ces deux jeunes douaniers à Denpasar l’image des menottes et de Midnight Expressm’est revenue à l’esprit ! Pourquoi ? Parce que lorsque nous sommes arrivés au comptoir ils affichaient eux aussi des mines peu rassurantes. Quand on sait que la peine de mort est facilement prononcée dans le pays, à l’encontre de touristes qui se retrouvent (parfois sans le savoir) en possession de quelques grammes de drogue, ça fait froid dans le dos ! On peut vite commencer à se faire un mauvais film « ils ont l’air féroces, peut-être que quelqu’un nous a piégé en glissant un sachet dans notre sac ? ». Sauf que d’un seul coup, sans prévenir, nos deux lascars ont sorti un poste stéréo sur la banque en bois, avec la musique à fond et se sont mis à danser debout derrière leur guérite ! Ils rigolaient à tout va et surprenaient tout le monde par leur audace. C’était une scène surréaliste mais je vous avoue que nous ne nous sommes pas éternisés pour en connaître l’épilogue…
C’est vrai que finalement les douaniers nous ont souvent fait des leurs. Comme cette fois en Tunisie où l’agent nous a glissé un billet pour aller lui acheter de l’alcool au duty-free avec l’adresse du rendez-vous pour le livrer. Il tenait dans sa main gauche nos passeports et attendait que je prenne le billet de sa main droite. Difficile de dire non… On s’est bien marré quand on l’a vu arrivé, à la nuit tombée et babouches aux pieds, sur son scooter qui pétaradait mais au début on riait jaune !Une autre fois au Cambodge, nous avons dû faire face à un flot d’insultes auxquelles on ne comprenait rien uniquement parce que nous n’avions pas de devises pour payer la taxe d’aéroport que nous réclamait le gabelou. Dans ces cas-là vous vous dites qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer…
Nous vous remercions pour ce partage !
Mélanie